Au matin du 15 décembre les
étudiants du M2 GcRN 2014/2015 embarquent pour 3 jours d’excursion dans le
massif alpin, et plus précisément dans la vallée de l’Arve non loin de
Sallanches. Accompagnés de M. Frédéric
Leone (professeur et directeur adjoint de l’UMR GRED), ainsi que de M. Mathieu
Péroche (Doctorant UMR GRED), ils partent à la rencontre de professionnels de
la gestion des risques naturels en montagne.
Après quelques heures de trajet, la première étape se fait à l’Institut des
Sciences de la Terre à Grenoble. Créé en 2011, ce laboratoire regroupe une
centaine de chercheurs en science de la Terre. Deux d’entre eux sont spécialistes des risques sismiques et des
systèmes d’observation de l’arc alpin. Erwan Pathier et Mickael Langlais nous
présentent le contexte géologique et géographique, ainsi que les outils
développés et utilisés par le laboratoire. En fin d’après midi, les GcRN
reprennent la route direction Passy où ils sont accueillit par une douche
chaude et une traditionnelle tartiflette. Cette première journée a permis
d’appréhender la complexité du milieu
montagnard ainsi que sa capacité à générer des phénomènes naturels extrêmes.
La seconde journée commence par
l’intervention de M. Charles Florent du service RTM (Restauration des Terrains
de Montagne) de Haute-Savoie. Les
services du RTM sont intégrés à l’ONF (Office Nation des Forets). Ils sont en
charge de l’aménagement du territoire, de la gestion durable des espaces
naturels de montagnes, ainsi que de l’expertise des risques naturels afin de
protéger les populations exposées. La
présentation, réalisée ce matin sur le terrain, concerne les phénomènes et les
ouvrages de protection contre les aléas gravitaires et les crues torrentielles.
Fig : M. Charles Florent RTM,
Plateau d’Assy
L’après-midi se poursuit par une
balade en montagne accompagnée par Sandrine Coulaud et deux de ses collègues.
Cette accompagnatrice en moyenne montagne a initié les GcRN à l’utilisation de
DVA (Détecteur de Victimes sous Avalanches). Cette technique, de plus en plus
répandue parmi les usagés de la montagne (randonneurs, skieurs hors piste…)
permet d’augmenter sensiblement les chances de survie d’une personne prise dans
une avalanche, encore faut-il être en mesure de l’utiliser correctement. La
nécessiter de se former à son utilisation et un entrainement régulier sont des
clés de réussite pour le sauvetage de victimes ensevelies. Le précepte selon
lequel chaque citoyen français se doit d’être acteur et responsable de sa
propre sécurité trouve ici un écho particulier.
Le 3ème et dernier
jour amène les GCcN à la rencontre du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute
Montagne) de Chamonix. Cette unité a été créée en 1958 afin de pouvoir porter
assistance aux victimes de la montagne, que ce soit en haute montagne, ou dans
les villages frappés par les avalanches (Mont Roc, 1999). Les moyens déployés
par le PGHM permettent de sauver des vies humaines mais participent également à
la sensibilisation de la population face aux risques naturels.
Le dernier intervenant de cette
excursion est M. Bain, chargé d’enquêtes de terrain et de photo-interprétation.
Son expertise du milieu montagnard et des phénomènes gravitaires et avalancheux
lui permet de réaliser des plans pour la mise en place d’ouvrages de protection
tels que les tunnels ou les casquettes. Cet expert a su partager sur le terrain son savoir et son appréciation
professionnelle du terrain, et ce, malgré la neige (tant espérée !).
Le bilan de ces quelques jours
dans les Alpes est très positif. S’il est vrai que la géographie s’apprend par
les pieds, il ne faut pas non plus oublier le caractère sensoriel de cette
discipline. La vue, l’ouïe, le toucher; tous ces capteurs permettent d’appréhender
le monde tangible et de comprendre les phénomènes qui s’y produisent. Cette
excursion fût l’occasion pour tous les GCRN de matérialiser une partie des
connaissances acquises tout au long de leur formation, mais également
d’échanger avec les acteurs locaux de la gestion du milieu montagnard et de ses
risques.
« La montagne
nous offre le décor… A nous d’inventer l’histoire qui va avec »,
Nicolas Helmbacher